Il serait faux de croire que les filles et les garçons ne peuvent exercer le même sport car leurs capacités physiques sont différentes.

C’est seulement à partir de la puberté que la masse musculaire des XY et la masse graisseuse des XX croît, ce qui instaure une inégalité physiologique. Pendant l’enfance, les filles n’ont pas moins de force que les garçons, c’est juste qu’elles ont moins l’occasion d’en faire usage. Quant à leur souplesse légendaire, elle n’est pas innée, mais vient juste de la pratique de la danse et de la gym.

Si les filles vont moins courir après un ballon, ce n’est donc pas qu’elles n’en sont pas capables, c’est qu’elles ne s’y autorisent pas, le football étant dans les représentations collectives le sport masculin par excellence. Jusqu’à l’adolescence, les garçons ne sont pas plus costauds, les filles ne sont pas plus frêles et peuvent tout à fait exercer un même sport. Ce sont les mentalités qui peinent à s’accorder à la mixité.

Ainsi, on constate que, contrairement à l’activité physique pratiquée à l’école, le sport extra-scolaire est moins mixte. Et les filles et les garçons ne pratiquent pas le sport de la même façon. Parmi les jeunes de 12 à 17 ans, les garçons sont en effet plus nombreux à exercer une activité physique en dehors du monde scolaire: 75% d’entre eux font du sport, contre 50% des filles.

Et non seulement les garçons pratiquent plus, mais ils pratiquent aussi plus longtemps: les filles arrêtent souvent vers l’âge de 12 ans tandis que les garçons poursuivent jusqu’à 16 ans. Résultat: à 18 ans, 60% des garçons continuent de se livrer à une pratique sportive régulière, contre 30% des filles; et 14% des filles n’ont jamais fait de sport, contre 8% seulement des garçons.

La pratique d’un sport ne se fait pas non plus avec la même intensité ni la même rigueur, en termes d’heures d’activité physique ou de cours par semaine: 52% des garçons sont inscrits dans un club sportif, contre seulement 40% de filles. Sans compter que les garçons sont plus nombreux à s’engager dans une pratique sportive compétitive: 75% des garçons inscrits en club se tournent vers la compétition, tandis que 50% des filles inscrites en club ont une pratique compétitive.

Selon le sexe, le sport pratiqué n’est pas le même non plus. Chez les plus jeunes, c’est le football qui remporte l’adhésion côté garçons, alors que les filles vont se tourner majoritairement vers la danse (classique, moderne, jazz) ou la gymnastique (de base, rythmique, sportive, artistique). Se tourner vers ces sports-là est aussi un refus d’exercer les sports assimilés au sexe opposé: les garçons rejettent la danse ou la gym, les filles la boxe ou le rugby. Mais encore une fois, ce sont les représentations socioculturelles plus que les différences physiques qui poussent à ces préférences en termes de pratique sportive.