C’est vrai, le sexe de l’enfant peut favoriser l’implication du père. Une recherche menée sur des bébés de 3 semaines à 3 mois a mis en avant que les pères de garçon touchaient davantage leur enfant, lui parlaient et répondaient plus à ses vocalisations que les pères de fille. Puis, lorsque l’enfant atteint l’âge de 9 mois, 18 mois ou 3 ans, ils s’engagent davantage dans les soins quotidiens, c’est-à-dire qu’ils leur donnent le bain, le biberon, changent leurs couches, etc. Ils sont aussi plus actifs dans le domaine du jeu. Et ce degré d’investissement est stable dans le temps.

En revanche, on ne constate pas de favoritisme envers les filles de la part des mères en termes d’implication et d’engagement. Statistiquement, dans nos sociétés où l’unique héritier a pendant longtemps été l’enfant mâle, la naissance d’un garçon reste mieux accueillie que celle d’une fille. Jusqu’à peu, les bébés filles étaient moins allaités, moins soignés et mouraient deux fois plus que les bébés garçons – dès la naissance, la dot d’une fille pesait sur les consciences. À l’heure actuelle, il existe toujours plus de couples qui vont faire des enfants jusqu’à ce qu’ils aient un garçon que l’inverse. Entre ce culte de l’héritier mâle, qui imprègne encore notre culture et nos inconscients, et le fait que le père se reconnaît dans son fils car ils ont le même sexe, les pères continuent donc d’être plus actifs dans l’éducation de leurs fils que dans celle de leurs filles.

Il a aussi été constaté que le nombre d’enfants dans la fratrie augmentait l’engagement du père. L’engagement paternel est donc maximal quand la fratrie n’est composée que de garçons. Quant aux fratries mixtes et celles composées uniquement de filles, il s’avère que les filles issues de fratries mixtes ont plus de probabilités de capter l’attention paternelle et que leur relation père-fille est plus stimulante que celle des filles issues de fratries uniquement composées de filles. Car le père, ne souhaitant pas faire de différences entre ses fils et ses filles ni favoriser son fils, va s’impliquer dans l’éducation de ses filles autant que dans celle de ses fils.